26/06/2023

L'origine du solfège ♫

 



Tout vient de l'hymne à St Jean-Baptiste, chantée à l'Office des vêpres chaque 24 juin.
Au XIème siècle (1028) Guido d’Arezzo, (992-1050), moine bénédictin de Pomposa (près de Ferrare en Emilie-Romagne), comprit que la mémoire de la musique passait par les mots.
Pour aider ses élèves à apprendre les différents chants, donc à mémoriser des intervalles, il inventa une gamme de six notes, l’hexacorde, qu’il plaça sur une portée de quatre lignes.
Pour avoir des "mots" à chanter, Guido d’Arezzo eut l’idée d’utiliser un texte latin: l’hymne à St Jean-Baptiste dû à Paolo Diacono (env. 730-799), dont chaque vers commence un ton au-dessus du précédent :
"Ut queant laxis / Resonare fibris / Mira gestorum / Famuli tuorum / Solve polluti / Labii reatum / Sancte Iohannes"
"Que tes serviteurs chantent d'une voix vibrante les merveilles de tes actions, absous le péché des lèvres impures de ton serviteur, Ô Saint Jean"
Les écoliers italiens du temps de Guido connaissaient bien cet hymne, et le chantaient avec une mélodie qui montait de degré en degré. C'était pratique pour apprendre les hauteurs relatives de chaque degré de la gamme.
Le début de chaque vers commence par une note de musique : UT, RE, MI, FA, SOL, LA.
Vers l'an 1030 Guido se rendit à Rome pour y rencontrer le Pape Jean XIX et lui présenter sa nouvelle méthode de solfège (dont le mot vient de sol et fa).
Elle se fonde donc sur la portée à quatre lignes et l'utilisation des noms de notes ut, ré, mi, fa, sol, la, provenant de l' hymne à Saint Jean-Baptiste.
Au début, la gamme ne comptait que 6 notes.
Le Si n'apparut qu'au XVIe siècle, grâce au moine français Anselme de Flandres. C'est une contraction des lettres S et I de San Ionanes.
Par la suite Bononcini, en 1673, remplaça Ut par Do parce que la note Ut était difficile à chanter (en hommage au musicien italien Doni, ou parce que venant de la première syllabe de Dominus)
La portée de Guido d'Arezzo, étendue à cinq lignes, s'est généralisée très vite à l'ensemble du monde musical.
Dans les pays anglo-saxons la dénomination a toujours été bien plus simple : on utilisait l'alphabet de A à G pour désigner les notes (en commençant par le La jusqu'au Sol).
Ce système a révolutionné l'apprentissage de la musique car il a dispensé les artistes d'apprendre par cœur, à l'oreille, les morceaux de musique et de chant. Il a facilité la transcription des notes et leur lecture.