31/07/2018

L'immortelle



Quand Marguerite Yourcenar (1903-1987), dont je n'avais jamais lu la moindre ligne, devint la première femme membre de l'Académie française en 1981 et fut reçue sous la Coupole par Jean d'Ormesson...



Marguerite Yourcenar, Bernard Pivot et Jean d'Ormesson

... l'idée saugrenue m'était venue de dessiner cette petite histoire quelque peu irrévérencieuse...




... et je n'ai même pas honte...



"... vous savez, Marguerite Yourcenar fit bien pire lorsqu'elle traduisit les poèmes de Cavafy en français. Elle ne se contenta pas de sauter les mots qu'elle ne comprenait pas, elle en inventa. Elle ne parlait pas la langue, alors elle fit appel à des locuteurs grecs. Elle modifia complètement les poèmes, les francisa, se les appropria. Brodsky aurait dit qu'on ne lisait pas Cavafy, qu'on lisait Yourcenar, et il aurait eu tout à fait raison. Si ce n'est que les traductions de Yourcenar sont intéressantes en tant que telles. Elle desservit Cavafy, mais je peux lui pardonner. Ses poèmes devinrent autre chose, quelque chose de nouveau, comme du champagne."
Rabih Alameddine - Les vies de papier







30/07/2018

Diva



L'histoire : Cynthia Hawkins, l'une des plus grandes sopranos du monde, vient à Paris donner un concert, mais refuse de se faire enregistrer. Jules, un jeune facteur passionné par la cantatrice, réalise un enregistrement pirate de l'évènement. Un fâcheux hasard va provoquer une chasse à l'homme dont il sera la proie. 



J'ai revu dernièrement, toujours avec le même plaisir, ce premier long métrage de Jean-Jacques Beineix, considéré comme le film culte de la génération des années 80. Il fut d'ailleurs couronné par quatre Césars, alors qu'il avait été décrié par la critique lors de sa sortie en 1981. 
Pour moi, il y a surtout dans ce film la voix ensorcelante et inimitable de la cantatrice Wilhelmenia Wiggins Fernandez, la tête d'affiche aux côtés de Frédéric Andrei, Thuy An Luu et Richard Bohringer. Sans oublier l'air de "La Wally". 








29/07/2018

Bagage



Si le mot "bagage", dont l'origine est inconnue mais que l'on peut rapprocher de l'anglais bag (sac), désigne au sens figuré l'ensemble des connaissances acquises par une personne, il qualifie principalement ce que l'on emporte avec soi en déplacement.


Ainsi, je me souviens que lorsque je partais en voyage pour une durée d'environ trois mois en Afrique noire, à Madagascar, aux Antilles ou en Océanie, j'avais pour tout bagage deux pantalons, trois chemises, trois slips et trois paires de chaussettes. Sans oublier un tube de Nivaquine dans ma trousse de toilette.



"Que léger soit le bagage de qui poursuit la fortune."
Balzac, Peau de chagrin 








Il était un orphéoniste
S'appelait-il Jacques ou Baptiste?
L'histoire n'en dit pas un mot
Do si la sol fa mi ré do.

Il entreprit un long voyage
En emportant pour tout bagage
Quatre chemises et un faux-col
Sol fa mi ré do si la sol.

Il s’embarqua pour l'Angleterre
Mais poussé par des vents contraires
Il débarqua près du Congo
Do si la sol fa mi ré do.

La reine de ce pays sauvage
Se promenait sur le rivage
Vêtue d’un simple parasol
Sol fa mi ré do mi la sol.

Elle lui dit: Petit blanc approche
Je vais te manger à la broche
Avec de l'ail et du persil
Si la sol fa mi ré do si.

Dans cette situation critique
Il s'mit à faire de la musique
Et la reine en fut si charmée
Qu’elle lui dit moi j’t'épouserai

Et cette histoire si mirifique
Prouve qu'en faisant de la musique
On peut dev'nir roi du Congo
Do si la sol fa mi ré do.


Toute ressemblance entre les paroles de cette chanson et des personnes ou des situations ayant existé ne saurait être que fortuite...


28/07/2018

Le blues du forgeron ♫




"Le Chœur des forgerons" accompagné de coups de marteau sur l'enclume, extrait de l'opéra de Verdi "Le trouvère" entendu dernièrement lors d'un concert retransmis à la télé...


Vedi! Le fosche notturne spoglie
De' cieli sveste l'immensa volta;
Sembra una vedova che alfin si toglie 
I bruni panni ond'era involta. 
All'opra! all'opra! 
Dàgli, martella. 
Chi del gitano i giorni abbella? 
La zingarella! 

Versami un tratto; lena e coraggio 
Il corpo e l'anima traggon dal bere. 
Oh guarda, guarda! del sole un raggio 
Brilla più vivido nel mio/tuo bicchiere! 
All'opra, all'opra... 
Chi del gitano i giorni abbella? 
La zingarella!

...m'a rappelé cette chanson interprétée par Jacques Hélian et son orchestre que nous chantions en colonie de vacances au début des années 50 et qui m'a fait découvrir le blues : 





Quand le jour s'allume
Bing bang sur l'enclume
Le gai forgeron
Avec des bang rythme sa chanson
Aussitôt l' village
A le cœur à l'ouvrage
Pendant qu' le forgeron
Fait bing bang avec sa chanson
Ha, qu'il fait bon vivre
Ce bang nous enivre
Tant notre cœur ruisselle
Quand ça fait bang, d'une pluie d'étincelles
Chante à pleine gorge
Bing bang dans ta forge
Marteau du forgeron
Que ton bing bang est bon !

 Mais les jours d'orage
Bing bang dans sa rage
La voix du tonnerre
Et son bing bang font trembler la Terre
Mais le dieu Tonnerre
Jamais ne fait taire
Le joyeux forgeron
Qui fait bang avec sa chanson
 Ha, grâce à lui tout l' monde
Fait bang à la ronde
La voix du gai marteau
Et son bing bang rythme le boulot
À tout le village
Tu donnes du courage
Marteau du forgeron
Que ton bing bang est bon !





Enfin, pour le même prix, les puristes et amateurs de jazz auront droit à la version originale de "The blacksmith blues"  par Ella Mae Morse :




27/07/2018

Génépi

C’est le nom d’une plante aromatique, appartenant à la famille des armoises (dont l'une des espèces est l’absinthe…), qui pousse dans le massif alpin, entre 1 500 et 2 000 mètres d’altitude. 


La liqueur de génépi, obtenue par macération de cette plante est réputée depuis le 19° siècle.


Connu pour ses nombreuses vertus (digestives, toniques, fébrifuges, sudorifiques, cicatrisantes et antiseptiques), le génépi entrait depuis bien avant dans la composition de remèdes tels que l’Eau d’Arquebuse. 



La liqueur de génépi est devenue, avec l’essor des sports d’hiver, emblématique des Alpes. 

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Certains prétendent d'ailleurs qu’elle soignerait… le mal des montagnes. 







26/07/2018

Pont de lianes


Selon la tradition africaine, ce type de pont végétal suspendu ne pouvait être construit que par des "initiés" qui devaient le poser en une nuit. 



Dès le lendemain matin, les villageois empruntaient l'étroit chemin de lianes pour franchir le cours d'eau qui se trouvait en dessous.

 












***



Commentaires :
- J'ai fait quelques pas sur le pont en lianes de Boali, c'était trop impressionnant, l'eau grondait sous mes pieds et m'éclaboussait le visage. De beaux souvenirs et surtout grâce a vos superbes photos une amitié virtuelle... C'était ma première recherche. Yvette  

- à Yvette : je m'en souviens parfaitement, c'était à propos d'un nom de fleur à Bangui... FS





25/07/2018

Saltimbanque ♫


Mot emprunté à l'italien saltimbanco, "saute-en-banc", désignant celui qui fait des tours d'adresse, des acrobaties, des pitreries en public, dans les foires et fêtes foraines.




Je me souviens avec une certaine nostalgie de cette chanson interprétée en 1954 par Yves Montand, sur un poème de  Guillaume Apollinaire et une musique de Louis Bessières.






Dans la plaine les baladins
S'éloignent au long des jardins
Devant l'huis des auberges grises
Par les villages sans églises
Et les enfants s'en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe
Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours des cerceaux dorés
L'ours et le singe animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage

Guillaume Apollinaire




***



Commentaires :
- Un bien joli poème et une bien jolie musique, cela fait une très Jolie chanson. Nostalgie!!!!!!!!! À bientôt. Concepcion

- Si la maîtresse m'avait conseillé d'apprendre les poésies en chanson, mes notes auraient été meilleures... Yvette

- Toujours Montand, le magnifique pour moi... Christian


 




24/07/2018

J’ai le cœur qui bat ♫





Il s'agit d'une chanson, également connue sous titre "Cha-cha du cœur", de Jean Constantin (1923-1997), un auteur-compositeur-interprète et pianiste très populaire dans les années 50 et 60.






Ayant plusieurs cordes à son arc, Jean Constantin écrivait pour lui comme pour les autres. Ainsi, parmi ses quelques trois cent chansons et musiques de films, il avait signé "Mon manège à moi" pour Édith Piaf  en 1958.


Auparavant, le bon gros moustachu s’était déjà taillé un joli succès d'interprète avec "Mets deux thunes dans l'bastringue" en 1954, puis avec "Les Pantoufles à papa" en 1955 et, l'année suivante, avec "Le Pacha", devenues des classiques de la chanson populaire française.




J’ai personnellement eu le plaisir de l’entendre et de l'applaudir à la Villa d’Este, cabaret de la rue Arsène Houssaye où il se produisait en 1966, à deux pas du bureau de l’avenue de Friedland où je travaillais à l’époque entre deux tournées africaines. 
Je me rappelle qu'il avait interprété ce soir-là, à ma demande, "Ma gigolette", chanson que j'aimais alors particulièrement.




Souvenirs...



23/07/2018

Juron



Terme plus ou moins familier ou grossier dont on se sert, sous forme d'exclamation, d'interjection, d'imprécation, pour manifester sa colère.
Dans le "Haddock illustré" sous-titré "L'intégrale des jurons du capitaine", on apprend que "Mille sabords", le juron familier des marins que le capitaine Haddock emploie constamment en le multipliant à l'infini au gré de ses colères inépuisables, a pour origine les ouvertures quadrangulaires pratiquées sur la coque des anciens vaisseaux qui servaient de passage à la bouche des canons.



De savants médecins auraient effectué des recherches médicales sérieuses pour étudier l'effet analgésique des jurons et des gros mots. Pour l'instant, elles tendent à confirmer l'existence de cet effet : hurler "bordel de merde!!!" juste après une chute ou après s'être cogné le petit orteil contre le pied du lit, aide vraiment à moins ressentir la douleur. On ne sait pas trop comment, mais jurer entraine une diffusion d'adrénaline supplémentaire dont les effets anti douleur ne sont plus à prouver.




***



16/07/2018

Copinage


C’est une pratique politique, économique ou sociale qui consiste à favoriser une personne, non sur un critère de compétence, mais parce qu'elle est une amie, un proche, une personnalité connue, etc. 


Voilà qui me rappelle une anecdote datant de l’époque où j’avais adressé le manuscrit de mon roman "Whisky berbère" à une bonne quinzaine d’éditeurs d’envergure. Après de longs mois d’attente fébrile, je devais apprendre que tous ces éditeurs avaient refusé mon ouvrage parfois sans même, j'en suis persuadé, l’avoir lu. 


Dans le même temps, un journaliste a voulu démontrer, preuve à l'appui, que les premiers romans des personnes connues bénéficiaient d'un traitement de faveur et qu'ils n'auraient jamais été publiés s'ils étaient signés d'un obscur écrivain". 




C’est ainsi que le texte de "L’institutrice", le premier roman publié de Claire Chazal, la présentatrice du journal télévisé de TF1, recopié sous forme de manuscrit en y apportant quelques infimes modifications (titre devenant "La Maîtresse d’école", nom de l’héroïne, lieu où se déroule l’histoire) avait été envoyé sous un nom bidon aux dix éditeurs les plus prestigieux de la capitale. 
Et ce faux manuscrit qui avait donc pratiquement repris mot pour mot l’œuvre originale a été refusé par ces maisons d'édition, dont Plon... lequel avait initialement publié le roman de Claire Chazal.

CQFD. 


Pour la petite histoire, un téléfilm intitulé adapté du roman "L’institutrice" de Claire Chazal a été diffusé sur TF1.