30/04/2019

Les chimères de Notre-Dame

Il ne s'agira pas de ces vaines imaginations que certains ont tendance à considérer comme des réalités, mais de ces sculptures en forme de démons, de monstres fabuleux, d'animaux fantastiques qui nichent sur les hauteurs de Notre-Dame de Paris.


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Chimères auxquelles on donne parfois le nom de "gargouilles".





29/04/2019

La jeune Tarentine


"La jeune Tarentine", dessin de Bida, gravure de Champollion (1888.)
© Bibliothèque nationale de France

Je me souviens qu'en classe de 3ème, j'avais eu un mal fou à me faire entrer dans la caboche cette poésie d'André Chénier qui, bizarrement, m'est revenue en mémoire ces derniers jours...


"La jeune Tarentine", marbre d'Alexandre Schoenewerk (1871) Musée d'Orsay


Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés,
Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez.

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine.
Là l'hymen, les chansons, les flûtes, lentement,
Devaient la reconduire au seuil de son amant.
Une clef vigilante a pour cette journée
Dans le cèdre enfermé sa robe d'hyménée
Et l'or dont au festin ses bras seraient parés
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans les voiles
L'enveloppe. Étonnée, et loin des matelots,
Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.

Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine.
Son beau corps a roulé sous la vague marine.
Thétis, les yeux en pleurs, dans le creux d'un rocher
Aux monstres dévorants eut soin de la cacher.
Par ses ordres bientôt les belles Néréides
L'élèvent au-dessus des demeures humides,
Le portent au rivage, et dans ce monument
L'ont, au cap du Zéphir, déposé mollement.
Puis de loin à grands cris appelant leurs compagnes,
Et les Nymphes des bois, des sources, des montagnes,
Toutes frappant leur sein et traînant un long deuil,
Répétèrent : « hélas ! » autour de son cercueil.

Hélas ! Chez ton amant tu n'es point ramenée.
Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée.
L'or autour de tes bras n'a point serré de nœuds.
Les doux parfums n'ont point coulé sur tes cheveux.



André Chénier (1762-1794)



28/04/2019

Pour en arriver là ♫

Je me souviens avoir découvert Dalida en 1957 avec "Bambino".



La belle a eu ensuite la brillante carrière et la fin tragique que l'on connait. "Pour en arriver là", chanson très émouvante écrite et composée en 1984 par M. Jouveaux et J. Barnel, résume parfaitement sa vie faite d'amours perdus et explique un peu sa décision de baisser le rideau.





J'ai traversé des nuits et des jours sans sommeil 
Pour en arriver là 
J'ai eu chaud sous la pluie et froid en plein soleil 
Pour en arriver là 
J'ai parlé à la peur et fait taire le silence 
J'ai maquillé les heures j'ai vendu des dimanches 
Pour en arriver là, pour en arriver là 
J'ai pleuré tant de fois que je n'ai plus de larmes
 Pour en arriver là 
Je suis tombé cent fois mais sans tomber les armes 
Pour en arriver là 
J'ai marché sur ma vie plus souvent qu'à mon tour 
J'ai mis le mot fini presque à tous mes amours 
Pour en arriver là, pour en arriver là 

Pour en arriver là 
J'ai trop douté de tout, de moi, de Dieu, de vous 
J'ai laissé derrière moi tous mes rêves d'enfance 
Aujourd'hui j'ai le cœur presque en état d'urgence 
Pour en arriver là 
Je crois bien qu'avec vous si j'avais rendez-vous 
Sans l'ombre d'un regret 
Pour en arriver là 
Je recommencerai 

J'ai appris à hurler juste en dedans de moi 
Pour en arriver là 
Pour ne pas vous montrer qu'on me montre du doigt 
Pour en arriver là 
J'ai fait le tour du Monde mais je n'ai rien pu voir 
L'absence est si profonde qu'elle salit mes miroirs 
Pour en arriver là, pour en arriver là 

Pour en arriver là 
 J'ai trop douté de tout, de moi, de Dieu, de vous 
 J'ai laissé derrière moi tous mes rêves d'enfance 
 Aujourd'hui j'ai le cœur presque en état d'urgence 
Pour en arriver là 
Je crois bien qu'avec vous si j'avais rendez-vous 
Sans l'ombre d'un regret 
Pour en arriver là 
Je recommencerai

Pour en arriver là 
J'ai souvent oublié de prendre deux billets 
Ou de dire attends-moi 
Pour aller nulle part, j'ai mis dans ma mémoire 
Que des débuts d'histoires 
Pour en arriver là 
Je crois bien qu'avec vous 
Si j'avais rendez-vous 
Sans l'ombre d'un regret 
Je recommencerai 
Pour arriver là.






Avec une pensée pour "La Baronne" qui mettait des pièces dans le juke-box du bar de "l'Industrie" à Saint-Germain-en-Laye pour me faire écouter " Bambino" quand j'avais une quinzaine d'années, et une pensée pour Rosy Signori qui ressemblait tellement à Dalida.




27/04/2019

Mangbetu



C'est le nom d'un peuple bantou originaire de l'ancienne Nubie, présent dans le nord-est du Congo ex-belge depuis le milieu du XVII° siècle. 
L'explorateur et botaniste allemand Georg-Gustav Schweinfurth, fut le premier Européen à rencontrer cette population qui était cannibale à l'époque et faisait régner la terreur en opérant des razzias sur les tribus voisines.






Schweinfurth a brossé dans son récit de voyage "Au cœur de l'Afrique", sous-titré "Voyages et découvertes dans les régions inexplorées de l'Afrique centrale (1868-1871)" le détail des scènes extraordinaires dont il fut le témoin, dont la particularité, chez les femmes, de pratiquer l'allongement du crâne dès la petite enfance pour ensuite prendre soin de parfaire et souligner la déformation par leur coiffure. 










Cette coiffure est un véritable ouvrage d'art obtenu en étirant les cheveux vers l'arrière, et par l'adjonction d'herbes, du crin de girafe ou des poils d'éléphant sur une armature rigide. Le tout  fixé par des épingles en ivoire ou d'os de singe. 
























On retrouve cet allongement du crâne dans les poteries anthropomorphes des Mangbetu.









Puis, suite à la Croisière Noire Citroën de 1924/25,...









... l'image de cette coiffure s'est reproduites sur des timbres, des billets de banque, des serre-livres et différentes sculptures, jusqu'aux bouchons de radiateur de voitures anciennes.