Après notre mariage à Pointe-Noire, le 25 novembre 1967, et après avoir fait ensemble le tour de ma clientèle à travers l'Afrique noire francophone, ma jeune épouse, née au Congo où elle avait toujours vécue, eut quelques difficultés à s'acclimater à la région parisienne où je résidais jusqu'alors. Aussi, dès que possible, nous descendions dans le Midi où sa mère s'était installée dans un petit village languedocien. Il y avait beaucoup moins de circulation à l'époque, mais le trajet était très long.
L'autoroute du Sud s'arrêtait à Avallon et ensuite c'était la Nationale 7, puis la traversée de Nîmes, Montpellier, Sète, Béziers, Narbonne, l'autoroute A9 entre la ville d'Orange et les Pyrénées-Orientales n'existant pas encore...
Nous avions pris l'habitude de faire la route de nuit et au petit matin, nous nous trouvions aux environs de Nîmes pour une pause-café.
L'autoroute du Sud s'arrêtait à Avallon et ensuite c'était la Nationale 7, puis la traversée de Nîmes, Montpellier, Sète, Béziers, Narbonne, l'autoroute A9 entre la ville d'Orange et les Pyrénées-Orientales n'existant pas encore...
Nous avions pris l'habitude de faire la route de nuit et au petit matin, nous nous trouvions aux environs de Nîmes pour une pause-café.
C'est là qu'en juin 1968, à la veille de repartir en voyage à Madagascar, que nous avons entendu pour la première fois à l'autoradio cette chanson de Jacques Dutronc, l'ancien guitariste du groupe de rock Les Cyclones devenu chanteur sous son propre nom, qui avait connu le succès en 1966 avec des tubes signés Dutronc-Lanzmann : "Et moi, et moi, et moi", "Les Playboys", "Les Cactus" ou "Mini mini".
La chanson dépeint parfaitement l'ambiance d'insatisfaction qui régnait alors en France avec un quotidien dont les gens acceptaient de moins en moins la banalité.