15/08/2017

L'Indien ♫












"L'Indien"
Paroles de Maurice Vidalin, musique de Gilbert Bécaud (1973)

Le premier grand chef de ma tribu
S'appelait "Aigle Noir"
D'un seul coup de poing
Il abattait un bison
En lui brisant les reins
Aigle noir
Guerre après guerre, les blancs se sont installés
Et ont changé jusqu'aux noms des hommes
C'est ainsi que dans notre village
Nous avons eu George Washington, Aigle Noir
Franklin Delano Roosevelt, Aigle Noir
John Fitzgerald Kennedy, Aigle Noir
Moi je m'appelle Aigle Noir
Et mon fils s'appellera Aigle Noir
Notre village s'appelait Yucatapa
L'île verte
Ils en ont fait New York
Mais moi j'habite à Yucatapa
En plein milieu de leur New York

Indiens mes frères
Indiens mes frères
Ils ont souillé
Nos femmes et nos rivières
Nos femmes et nos rivières
Ils ont brûlé nos terres
Ils ont brûlé nos terres

Ils ont brûlé nos Dieux
Indiens mes frères
Indiens mes frères
Ils ont gagné

Moi ils ne m'ont pas attaché
Avec leur chaîne d'or et leur chaîne d'acier
Et quelquefois je rêve
Je rêve que je vole au-dessus de la ville pourrie
Et je revois Yucatapa l'île verte
Et de mon île verte
Montent des fumées
Alors je redescends tousser avec les autres
Et je marche
Et je marche
Je marche dans Broadway
Qui serpente comme un sentier de guerre
Dessous chaque pavé, il y a une hache de guerre
Qui attend
Et quelquefois je sens dans mes mains se tendre un arc
Et je vise le haut d'un building
Monsieur Rockfeller, ma flèche
Et monsieur Rockfeller tombe du haut de son empire
Ma flèche dans son œil
L’œil crevé de monsieur Rockfeller
Qui tombe et il tombe

Indiens mes frères
Indiens mes frères
Ils ont souillé
Nos femmes et nos rivières
Nos femmes et nos rivières
Ils ont brûlé nos terres
Ils ont brûlé nos terres
Ils ont brûlé nos Dieux
Indiens mes frères
Indiens mes frères
Ils ont gagné

Et voilà, je suis au milieu de la prairie
De mon grand-père
La prairie de mon grand-père
Qu'ils ont appelée Time Square
Et qui est grasse de pétrole et de rouge à lèvres
Là où courraient nos chevaux
Personne ne me regarde
Personne ne me voit
Je suis Indien, je n'existe pas
On ne respecte pas un Indien sans ses plumes
Et pourtant, ils sont chez nous mes frères
Ils sont chez moi mes frères
A Yucatapa, à Yucatapa

Indiens mes frères
Indiens mes frères