Bien que né pendant la guerre 39-45, je n'en ai aucun souvenir personnel. Par contre, chaque fois que je vois un film sur cette époque et que j'entends le bruit des bottes de soldats allemands défilant en uniforme vert de gris, j'ai la chair de poule.
De même, mon cœur se serre et les larmes me montent aux yeux lorsque j'écoute cette chanson :
LA COMPLAINTE DU PARTISAN, composée en 1943 à Londres
Paroles : Emmanuel d'Astier de la Vigerie dit "Bernard", musique d'Anna Marly
Les All'mands étaient chez moi
On m'a dit: "Résigne-toi",
Mais je n'ai pas pu.
Et j'ai repris mon arme.
Personne ne m'a demandé
D'où je viens et où je vais
Vous qui le savez,
Effacez mon passage.
J'ai changé cent fois de nom
J'ai perdu femme et enfant
Mais j'ai tant d'amis
Et j'ai la France entière.
Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a cachés
Les All'mands l'ont pris
Il est mort sans souffrance
Hier encore nous étions trois
Il ne reste plus que moi
Et je tourne en rond
Dans la prison des frontières
Le vent passe sur les tombes,
La liberté reviendra
On nous oubliera
Nous rentrerons dans l'ombre.
On m'a dit: "Résigne-toi",
Mais je n'ai pas pu.
Et j'ai repris mon arme.
Personne ne m'a demandé
D'où je viens et où je vais
Vous qui le savez,
Effacez mon passage.
J'ai changé cent fois de nom
J'ai perdu femme et enfant
Mais j'ai tant d'amis
Et j'ai la France entière.
Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a cachés
Les All'mands l'ont pris
Il est mort sans souffrance
Hier encore nous étions trois
Il ne reste plus que moi
Et je tourne en rond
Dans la prison des frontières
Le vent passe sur les tombes,
La liberté reviendra
On nous oubliera
Nous rentrerons dans l'ombre.
Par mon frère Edmond, je sais que notre père était un gaulliste de la première heure et qu'il faisait de la résistance. J'ai appris ainsi qu'il avait punaisé une photo du général sur un mur de la cuisine, juste au-dessous d'une pointe sur laquelle il pouvait suspendre son béret pour cacher le portrait compromettant en cas de visite fâcheuse de la milice ou de la Gestapo.
Il lui fallait avoir un sacré courage et une bonne dose de témérité car juste en face de chez nous, les Allemands avaient réquisitionné une grande villa où Rommel et son état-major venaient se reposer entre deux opérations de l'Afrikakorps en Égypte ou en Libye...
Après la guerre, mes premières lectures ont été les aventures de L'Avocat, Pinceau et La Torpille, les héros des "Trois Mousquetaires du maquis" de Coq Hardi...
... et puis, à l'école, j'ai appris l'histoire des "27 Martyrs de Chatou"...
... alors la phrase "Vous serez fusillé demain matin à l’aube" est toujours restée inscrite dans ma mémoire tout comme les mots boche, nazi, SS, gestapo, croix gammée, et cette chanson :