26/03/2019

Luma


Non, il ne s'agit pas d'une faute d'orthographe ni d'un appel aux dons pour sauver "L'Huma", le journal des communistes français, placé en redressement judiciaire suite à ses difficultés financières... 

Le mot "Luma" dont il est question ici a été formé par les premières syllabes des prénoms de Luc Hoffmann et celui de sa fille Maja.

Hans-Lukas Hoffmann, dit Luc Hoffmann (1923-2016), était le petit-fils du fondateur de la société suisse Hoffmann-La Roche, aujourd’hui Roche, leader mondial de l'industrie pharmaceutique. Passionné d’ornithologie, Luc Hoffmann était tombé amoureux de la Camargue après la fin de la Seconde guerre mondiale et fut l'un des pères de WWF en 1961. 

Quant à sa fille Maja (se prononce comme Maya l’abeille), née en 1956, collectionneuse d’art, philanthrope et mécène, elle est l’inspiratrice de la Fondation Luma créée en 2004, dont la construction sur le site des anciens ateliers de la SNCF à Arles devrait coûter au bas mot 150 millions d’euros. 


Le 7 juillet 2016, Audrey Azoulay, alors Ministre de la Culture, était en visite à Arles. Ici devant le chantier du Parc des Ateliers, au côté du Président de la République François Hollande, d’Hervé Schiavetti, Maire d’Arles, de Michel Vauzelle, Président de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur, et Maja Hoffmann, Présidente de la Fondation LUMA. (Olivier Quérette/ektadoc.com/Ville d’Arles)

L'un des projets les plus ambitieux de la décennie, sur une friche industrielle reconvertie en "institution culturelle" consacrée à l’art contemporain, pour une certaine intelligentsia, une vaste fumisterie pour d’autres… 
Le complexe pluridisciplinaire (toujours en chantier) de dix hectares articulés entre un parc de six hectares et cinq bâtiments, dont une tour de 56 mètres conçue par l’architecte Frank Gehry, a été ouvert au public en 2018 pour un achèvement prévu en 2020. 


Une vue de la tour de Frank Gehry


"Grâce à Maja Hoffmann, Arles rayonnera jusqu’à New York, Londres, Berlin", exulte le maire communiste d’Arles, Hervé Schiavetti, élu depuis 2001 d’une ville ravagée par la désindustrialisation et plutôt pauvre, qu’il aimerait transformer en Eldorado de la culture. Il faut dire que la richissime cohéritière du groupe pharmaceutique Hoffmann-Roche (26 milliards d'euros), parfois surnommée "la reine d’Arles", a de l’entregent… 

Il y a eu François Hollande, ...

Visite de François Hollande le 6 juillet 2013, a l'occasion du festival de la photo d'Arles, en compagnie de Maja Hoffmann


La première ministre de la culture de l’ère macronienne, Françoise Nyssen, compagne de Jean-Paul Capitani, qui dirige depuis les éditions Actes Sud et possède quelques milliers de mètres carrés dans le Parc des Ateliers où se trouve la fondation Luma… 



De gauche à droite : Maja Hoffmann, Jean-Paul Capitani, Françoise Nyssen, ministre de la culture, et Hervé Schiavetti, maire d’Arles, lors de l’ouverture des Rencontres d’Arles en juillet 2017. BERTRAND LANGLOIS/AFP


L'architecte américain Frank Gehry qui a conçu cette tour plaquée d'un métal évoquant les touches solaires de Van Gogh.  


L’architecte Frank Gehry pose devant une maquette de la fondation LUMA à Arles, avril 2014. AFP/BERTRAND LANGLOIS


Le maire Hervé Schiavetti, la riche Maja Hoffmann et l'architecte Frank Gehry, déjà auteur en France de la Fondation Vuitton. Photo"Ville d'Arles"

Macron a lui aussi eu droit à son explication de la maquette du projet par Maja Hoffmann...


Emmanuel Macron a consacré sa première visite culturelle à Arles. Près du maire, Hervé Schiavetti et de Sam Stourdzé, directeur des Rencontres, il écoute Maja Hoffmann lui présenter sa fondation.Photo valérie Farine

... ainsi que des touristes dubitatifs...




Non loin du centre d’Arles, ville construite autour de ses arènes, il y aura dorénavant cette tour insensée de 56 mètres de hauteur. 






En plus de sa Fondation Luma, Maja Hoffmann s'est offert quelques hôtels d'Arles destinés à une clientèle fortunée...

Dans son premier numéro, la gazette locale L'Arlésienne parlait d'un... "Majapoly".



Personnellement tout ça me fait penser à cette chanson de 1963 :