Film de Francis Girod (1978), adapté du roman éponyme de Georges Conchon, prix Goncourt 1964.
L'histoire :
1960, Laurence, une jeune énarque, quitte son mari, Avit, et sa vie bien rangée à Versailles, pour suivre Antoine Gravenoire, un vendeur de voitures d'occasion. Ils s'installent en Afrique, dans un pays nouvellement indépendant que gouverne un vieillard malade. La décolonisation n'a pas encore écarté les Européens des véritables rênes du pouvoir. Les ministres noirs, avec qui trafique Gravenoire, sont tous corrompus. Un seul d'entre eux, Patrice Doumbé, en charge du département de la Santé, ose protester contre cette situation. Laurence devient sa maîtresse. Avit, envoyé en mission, apprécie à son tour la droiture de Doumbé. Celui-ci est bientôt enlevé et sauvagement assassiné...
1960. Dans une jeune république africaine francophone à peine sortie de la décolonisation. L’intègre ministre Patrice Doumbé (Doura Mané) lutte contre les compromissions de ses collègues (le personnage est manifestement inspiré de Lumumba assassiné au Katanga en 1961) ; ces derniers ne l’appréciaient déjà guère par le fait d’avoir pour maîtresse une femme blanche, Laurence (Marie-Christine Barrault). Arrive justement sur place pour une mission diplomatique le mari qu’elle a quitté, Avit (Jacques Dutronc), fonctionnaire à l’UNESCO, que les notables du coin voient d’un mauvais œil. Laurence était partie sans le prévenir pour suivre le trafiquant Gravenoire (Claude Brasseur), un ancien colonialiste continuant sur place ses magouilles juteuses en cheville avec certains ministres corrompus. Avit est prié par le nouveau gouvernement de quitter le pays mais Doumbé prend la défense de son rival en amour. Les tensions et la haine s’intensifient : la population, chauffée par Gravenoire et ses amis racistes, s’enflamme contre le couple mixte. Le commissaire de police Orlaville (Michel Piccoli), témoin désabusé de ce climat de violence, va tenter tant bien que mal de sauver les meubles...