12/05/2018

La bambouseraie de Prafrance



Il s'agit d'un domaine de 34 hectares situé dans le département du Gard, à une dizaine de kilomètres au sud-est d'Alès et à 2 kilomètres d'Anduze.


Le nom de Prafrance viendrait de pra signifiant "pré" et de franc signifiant "exempt d'impôt". C'est là qu'après avoir fait effectuer de gigantesques travaux d'irrigation, un certain Eugène Mazel, passionné de botanique qui avait fait fortune dans le commerce des épices importés d'Asie, a créé la bambouseraie dans la seconde moitié du XIX° siècle.




Au bout de la longue allée d'entrée, bordée de phyllostachy viridis, espèce de bambous pouvant atteindre 18 mètres de hauteur, le visiteur peut voir un village laotien reconstitué, avec ses cases entièrement faites de bambous.


Mais il n'y a pas que des bambous dans le domaine où croissent également des ginkgo biloba, les fameux "arbres aux 40 écus", considérés comme des fossiles vivants, étant les plus vieux représentants de la végétation arborée ayant colonisé notre planète il y a plus de deux cent soixante-dix millions d'années... 


Le mot biloba vient de la forme caractéristique des feuilles fendues en deux lobes. 


Son surnom d'arbre "aux 40 écus" viendrait du fait que le botaniste français M. de Pétigny avait acheté en 1788 cinq plants à un botaniste anglais pour la somme de 200 livres, soit quarante écus d’or. Certains l'appellent encore l'arbre "aux mille écus" en raison de l’aspect de ses feuilles qui deviennent jaune doré à l’automne et forment comme un tapis d’or à ses pieds.


C'est dans le décor de la bambouseraie que furent tournées en 1950 de nombreuses scènes du film Le salaire de la peur dans lequel Yves Montand était censé conduire un camion de dynamite quelque part en Amérique latine.




11/05/2018

Mon p'tit garçon ♫


"Frédéric" huile sur toile 65 x 54 cm (1972)


Chanson de Michel Tonnerre ("Fumier d'baleine")

Sur la côte à la nuit tombée
On chante encor' sur les violons
Au bistrot sur l'accordéon
C'est pas la bièr' qui t' fait pleurer
Et l'accordéon du vieux Joe
Envoie le vieil air du mat' lot,
Fout des embruns au fond des yeux,
Et ça t' reprend chaqu' fois qu'il pleut

Mon p'tit garçon mais dans ta tête
Y'a des chansons qui font la fête
Et crois-moi depuis l' temps qu' je traîne
J'en ai vu pousser des rengaines
De Macao à la Barbade
Ça fait un' paye que je m' balade,
Et l' temps qui passe a fait au vieux
Un' bordée d' rides autour des yeux.

Allez, Joe, fais-nous l'Irlandais
Qu' t' as appris quand tu naviguais
Pendant ton escale à Galway
Du temps où t'étais tribordais.
Du temps où c'était pas la joie
D' veiller au grain dans les pavois
Les mains coupées par le vent glacé
Sans mêm' la forc' de fredonner.

Mon p'tit garçon mais dans ta tête
Y'a des chansons qui font la fête
Et crois-moi depuis l' temps qu' je traîne
J'en ai vu pousser des rengaines
De Macao à la Barbade
Ça fait un' paye que je m' balade,
Et l' temps qui passe a fait au vieux
Un' bordée d' rides autour des yeux.

Et y'a l' temps qui mouille au-dehors
Et dans la voilur' y'a l' vent du nord
Les yeux des fill's bell's à aimer
Et la chanson qui t' fait pleurer.
Et mêm' si t'as pas navigué
T'as l'droit d' boire avec les autres
T'es vraiment un frèr' de la côte
Et t'as mêm' le droit d' la gueuler.

Mon p'tit garçon mais dans ta tête
Y'a des chansons qui font la fête
Et crois-moi depuis l' temps qu' je traîne
J'en ai vu pousser des rengaines
De Macao à la Barbade
Ça fait un' paye que je m' balade,
Et l' temps qui passe a fait au vieux
Un' bordée d' rides autour des yeux.

Quand on s' ra saoûls comm' des barriques
On ira chanter sur les quais
En rêvant des fill's de l'Afrique
Les chants des navir's naufragés :
Esperanza, La Vanessa, Bella Chao et Paloma,
"Et bien sûr un p'tit coup de d' vin blanc"
Et tout' les belles chansons d' maint'nant,



09/05/2018

Maurane

Les médias ont annoncé hier le décès de la chanteuse belge Claudine Luypaerts, plus connue sous son nom de scène Maurane. Elle était âgée de 57 ans. 



Je l'aimais bien. Surtout dans cette chanson, moins connue que ses grands succès "Toutes les mamas" ou "Sur un prélude de Bach", mais qui m'avait permis de la découvrir en 1989.


Chanson de Maurane, Daria de Martunoff et Evert Verhees (1989)


Y a des crocodiles
Devant lui qui défilent
Des hommes à chapeaux
A fusils, à couteaux
Au parc Monceaux
Jérémy se cache
Dans le camp des apaches
Pas peur des pas beaux
Lui très grand, très costaud
Au parc Monceaux

Jérémy a tout vu, tout entendu
Les mémés à toutou lui crient dessus
Aie, aie, aie, aie,aie
Ce n'est pas gaie la pagaille
Aie, aie, aie, aie,aie
Jouer la vie vaille que vaille

Quand les dromadaires
Chassent les hélicoptères
Menant le troupeau
Jérémy de Roncevaux
Au parc Monceaux
Oublie son cartable
Dans le bac à sable
File incognito
Vers la tour du château
Au parc Monceau

Jérémy a tout vu, tout entendu
Les mémés à toutou ne l'ont pas cru
Aie, aie, aie, aie,aie
Ce n'est pas gaie la pagaille
Aie, aie, aie, aie,aie
Jouer la vie vaille que vaille








08/05/2018

Pomme d'Api



Lorsque j'étais en activité, je ne connaissais que les chevaux-vapeur de mes différentes voitures successives. Je savais alors tout juste reconnaitre l'avant de l'arrière d'un cheval, n'en ayant jamais vraiment vu un de près. 
L'heure de la retraite venue, souhaitant occuper mon temps libre par de nouvelles activités, j'ai contacté un club hippique situé non loin de la maison pour goûter à l'équitation. 


De prime abord, la fondatrice et responsable du club parut quelque peu effrayée d'enseigner à un "vieux débutant". Elle m'a tout de même confié l'un de ses chevaux, une jument rustique de huit ans répondant au nom de Pomme d'Api, pour faire connaissance, savoir où était sa tête, sa queue, savoir la brosser, la harnacher... 




Et ce fut le grand jeu : étrille, bouchon, cure-pied, bride, mors, selle. Marche, arrêt dans un cerceau, slalom et apprentissage du trot en m'agrippant à la crinière... J'ai eu mal aux cuisses, mais je m'étais régalé.


 

C'est ainsi que Pomme d'Api devint mon cheval attitré. Avec la robe palomino et les crins presque blancs, ma jument ressemblait à un Haflinger racé.




Robuste, elle avait la croupe puissante, le pied résistant et large, un caractère calme et docile. Nous avions immédiatement sympathisé.
Je fis la semaine suivante l'acquisition dans un magasin de sport d'une tenue cavalière, bottes, retire-bottes, pantalon jodhpur, bombe d'équitation, et... cravache. 


Ainsi équipé, j'étais fin prêt et j'eus droit à un professeur particulier. 
Quelques séances plus tard, ce fut une première sortie à l'extérieur, sans même passer auparavant par le manège, une balade au pas et au trot en traversant par de petits sentiers tout le bois de Roquevaquière qui domine le village. Un régal ! Pomme d'Api m'avait adopté.




Vint plus tard mon premier galop dans "le grand manège" du club. D'abord avec la longe qui me donnait l’impression d'être tenu en laisse, puis seul comme un grand.  Ce fut un impressionnant "tape-cul" et j'eus au début du mal à éviter une fâcheuse tendance à vouloir m'agripper au devant de la selle... 
Bientôt, armé de ma cravache tenue de la main droite avec les rênes, pas pour donner une correction au cheval, mais en tant qu'aide pour le faire trotter ou galoper. Un tout petit coup sur l'épaule et ma Pomme d'Api faisait tout ce que je lui demandais. 
Et ce furent ensuite de nombreuses randonnées dans la région, de balades inoubliables.










Nous avons vécu de grands moments ensemble, Pomme d'Api et moi...





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07/05/2018

Điện Biên Phủ

Qui se souvient de la fameuse "cuvette de Dien Bien Phu" ? 
C'était le nom donné à une petite plaine du Viêt-Nam du Nord, dans le haut Tonkin, qui fut le théâtre, en 1954, d'une violente bataille entre une importante garnison française et le Viêt-minh. 





Transformée en camp retranché grâce à un pont aérien, la cuvette de Diên Biên Phû fut investie par les troupes du Viêt-minh sous les ordres de Giap. Après une héroïque résistance, la garnison française dut cesser le combat le 7 mai 1954. Ce fut un véritable "Verdun de la jungle"...




Ce revers accéléra toutefois la fin des hostilités en Indochine. 










Ils attendaient dans la cuvette
Le tout dernier assaut des Viets.
Dans la boue, ils creusaient leurs trous.
Diên-Biên-Phû.
Depuis des mois dans la bataille,
Sous un orage gris de ferraille,
Ils pensaient qu'ils tiendraient le coup.
Diên-Biên-Phû.
Le PC Gabrielle
Est tombé ce matin,
Isabelle tient encore,
On se bat au corps à corps.
Près du commandement, des gosses de dix-huit ans
Pour la France, tombent en chantant :
"Contre les Viets, contre l'ennemi,
Partout où le combat fait signe."
On entend plus, sur la cuvette,
Que le cri de victoire des Viets.
Vous avez tenu jusqu'au bout.
 A Diên-Biên-Phû.
Aujourd'hui tout le monde s'en fout
De Diên-Biên-Phû.
Mais nous, nous restons fiers de vous.
Diên-Biên-Phû.







06/05/2018

Le casque colonial




Au temps de la colonie, comme disaient les anciens, il n’était pas question de se balader tête nue en Afrique. C’était le coup de bambou garanti. 
Le port du casque était donc obligatoire. Le fameux casque colonial. Ainsi, Albert Schweitzer écrivait-il en 1923 dans "A l'orée de la forêt vierge" : 
"Notre grand ennemi, en Afrique, c’est le soleil"







Coloniaux endimanchés, le 14 juillet 1931, quelque part au Congo

Visite du général de Gaulle à Pointe-Noire (Congo) le 23 mars 1953


A croire que les rayons du soleil sont devenus moins meurtriers depuis l’indépendance des États africains au début des années 60, car, sauf pour se "déguiser", plus personne ne porte ce couvre-chef sous les tropiques. 
Autres temps, autres mœurs…














Casque colonial "pain de sucre"













"Out of-Congo", huile et collages sur toile (41x33 cm)



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05/05/2018

Un petit train pas comme les autres



Il s'agit de l'autorail qui circulait sur la ligne de Narbonne à Bize, créée en 1887, qui fut, comme de nombreuses lignes secondaires françaises, supprimée pour le trafic voyageurs pour ne plus servir qu'au trafic marchandises, avant de devenir un train touristique.








Après une longue période d'inactivité, l'autorail touristique du Minervois, repris par une association d'anciens cheminots, à recommencé à circuler  en 1999 avec une belle livrée bleue.




Il permettait de visiter l'arrière pays narbonnais à la vitesse de croisière de 40 km à l'heure en direction de Bize-Minervois avec des arrêts commentés à Gaillousty, Malvezy, Sallèles et visite de la coopérative oléicole de l'Oulibo.

L'aventure n'a malheureusement pas duré... Voilà ce que le petit train est devenu :