08/05/2018

Pomme d'Api



Lorsque j'étais en activité, je ne connaissais que les chevaux-vapeur de mes différentes voitures successives. Je savais alors tout juste reconnaitre l'avant de l'arrière d'un cheval, n'en ayant jamais vraiment vu un de près. 
L'heure de la retraite venue, souhaitant occuper mon temps libre par de nouvelles activités, j'ai contacté un club hippique situé non loin de la maison pour goûter à l'équitation. 


De prime abord, la fondatrice et responsable du club parut quelque peu effrayée d'enseigner à un "vieux débutant". Elle m'a tout de même confié l'un de ses chevaux, une jument rustique de huit ans répondant au nom de Pomme d'Api, pour faire connaissance, savoir où était sa tête, sa queue, savoir la brosser, la harnacher... 




Et ce fut le grand jeu : étrille, bouchon, cure-pied, bride, mors, selle. Marche, arrêt dans un cerceau, slalom et apprentissage du trot en m'agrippant à la crinière... J'ai eu mal aux cuisses, mais je m'étais régalé.


 

C'est ainsi que Pomme d'Api devint mon cheval attitré. Avec la robe palomino et les crins presque blancs, ma jument ressemblait à un Haflinger racé.




Robuste, elle avait la croupe puissante, le pied résistant et large, un caractère calme et docile. Nous avions immédiatement sympathisé.
Je fis la semaine suivante l'acquisition dans un magasin de sport d'une tenue cavalière, bottes, retire-bottes, pantalon jodhpur, bombe d'équitation, et... cravache. 


Ainsi équipé, j'étais fin prêt et j'eus droit à un professeur particulier. 
Quelques séances plus tard, ce fut une première sortie à l'extérieur, sans même passer auparavant par le manège, une balade au pas et au trot en traversant par de petits sentiers tout le bois de Roquevaquière qui domine le village. Un régal ! Pomme d'Api m'avait adopté.




Vint plus tard mon premier galop dans "le grand manège" du club. D'abord avec la longe qui me donnait l’impression d'être tenu en laisse, puis seul comme un grand.  Ce fut un impressionnant "tape-cul" et j'eus au début du mal à éviter une fâcheuse tendance à vouloir m'agripper au devant de la selle... 
Bientôt, armé de ma cravache tenue de la main droite avec les rênes, pas pour donner une correction au cheval, mais en tant qu'aide pour le faire trotter ou galoper. Un tout petit coup sur l'épaule et ma Pomme d'Api faisait tout ce que je lui demandais. 
Et ce furent ensuite de nombreuses randonnées dans la région, de balades inoubliables.










Nous avons vécu de grands moments ensemble, Pomme d'Api et moi...





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