Spécialiste du grand reportage international, ce journaliste avait tiré de sa documentation de nombreux ouvrages.
Sous-titré "Albert Londres en terre d'ébène", ce livre de Didier Folléas, paru en 1998, reconstitue étape par étape le voyage du "prince des reporters" dans l'Afrique coloniale des années 20.
"Et c'est dans la forêt sinistre du Mayombé, massif détrempé, hérissé d'à-pics, baignant dans une lueur d'aquarium, qu'Albert Londres découvre le drame qu'avait pressenti André Gide. Le long des chantiers de la ligne du Congo-Océan, appelée ici "la machine", des dizaines de milliers de Louangos, de Bayas, de Saras, recrutés à la baïonnette jusqu'au Tchad, s'épuisent, dans la boue, à ouvrir la montagne avec des outils rudimentaires. Dix-sept mille sont morts, déjà, sous les coups de la meute hystérique des contremaîtres européens et de leurs tirailleurs, eux-mêmes exténués par les épidémies."