16/08/2019

Simba le lion


En règle générale, le lion fuit l'homme. Mais il l'attaque parfois, selon son humeur ou parce qu'il est blessé ou affamé. Et il est terrible lorsque, queue levée, oreilles couchées, crinière frissonnant au vent, gueule entrouverte, il fonce au galop sur sa victime en rugissant.



La nuit le lion rugit. De jour, il se tapit et se tait. Habile à se dissimuler, il vit dans des infrastructures de rochers ou dans des fourrés épais.



Le lion aime la chair du zèbre, sa proie préférée. Mais il ne craint pas la chair, même faisandée, du buffle. Ni non plus la douce girafe.




Quand il est vieux, usé, quand il ne peut plus poursuivre, quand les animaux de la jungle lui font impunément le pied de nez, le lion se rapproche des villages et chipe ce qu'il en sort, chèvre, poule, chien, tout ce qui passe à sa portée.




Fait singulier : lorsqu'on tue une lionne, le lion s'enfuit. Lorsqu'on tue un lion, la lionne attaque avec rage le chasseur. Serait-elle plus attachée à son mari que lui à elle? Ou bien le lion veuf détale-t-il pour mieux la pleurer dans la solitude?…




Quand la lionne a tué une proie, elle laisse ses petits la dévorer, se contentant des restes. Le lion, lui, prend d'abord sa part (celle du lion !), se souciant peu des lionceaux.





Lorsqu'il a faim, le lion miaule. Lorsqu'il est repu, il rugit, sauvagement, profondément. Il rugit aussi de colère et de crainte. Par sa voix, par sa vue et sa crinière, le lion est supérieur à l'éléphant. Mais il n'en a ni la puissance, ni la grandeur, ni la dignité. Disons que le lion est le grand vizir de la jungle...




Quand, pour la première fois, dans la nuit africaine, on entend le rugissement du lion, on est bouleversé, saisi par les entrailles, tant ce rugissement contient de menaces, de violence.



L'on songe à la cruauté des périodes primitives, aux combats de l'homme presque nu, armé d'armes de pierre, défendant ses petits contre le fauve affamé.