Composée en 1965 par Guy Béart, c'est à mon humble avis l'une de ses plus belles chansons.
C’est l’espérance folle
Qui nous console
De tomber du nid
Et qui demain prépare
Pour nos guitares
D’autres harmonies
S’élève l’espérance
Dans le silence
Soudain de la nuit
Et les matins qui chantent
Déjà enchantent
Nos soirs d’aujourd’hui
Viens
C’est la fête en semaine viens
Je t’attends, tu le sais plus rien
Plus rien ne nous sépare viens
Viens
Si les larmes t’ont fait du bien
Ce sourire est déjà le lien
Avec les beaux jours qui viennent
Reviennent
C’est l’espérance folle
Qui carambole
Les tombes du temps
Je vois dans chaque pierre
Cette lumière
De nos cœurs battants
La mort c’est une blague
La même vague
Nous baigne toujours
Et cet oiseau qui passe
Porte la trace
D’étranges amours
Viens
C’est la fête en semaine viens
C’est la fête en semaine viens
Je t’attends tu le sais plus rien
Plus rien ne nous sépare viens
Viens
Si les larmes t’ont fait du bien
Ce sourire est déjà le lien
Avec les beaux jours qui viennent
Reviennent
C’est l’espérance folle
Qui danse et vole
Au dessus des toits
Des maisons et des places
La terre est basse
Je vole avec toi
Tout est gagné d’avance
Je recommence
Je grimpe pieds nus
Au sommet des montagnes
Mâts de cocagne
Des cieux inconnus
***
Guy Béart avait d'ailleurs intitulé "L'espérance folle" son livre-souvenirs publié en 1987 :
"Le temps s'en va... Mais sans le savoir vraiment, nous avons tous confié un fragment de notre passé à nos amies les chansons. Sommeillant dans nos mémoires, elles ne dorment que d'une aile, toujours prêtes à s'envoler. A ressusciter, le temps d'un refrain, les bonheurs perdus. Troubadour des temps modernes, confident des étoiles, Guy Béart nous a déjà confié, de sa voix un peu blessée, mille messages. Nous les retrouvons ici, moins fugitifs que les paroles, dans ces pages écrites "pour que les choses les plus importantes soient entendues". Sur fond de terreur nucléaire, l'espoir va, comme l'eau vive sur les gravats. Il y a les fleurs, il y a les femmes, il y a la mer, il y a les arbres, il y a l'horreur, il y a les drames…"