De ce mot désignant en argot la misère, la pauvreté, Francis Lemarque avait fait en 1958 une chanson. Une de mes chansons-souvenirs...
Il a suffit que la mistoufle
Un matin chausse mes pantoufles
Pour qu'avec qu'elle dans la crèche
Ralège la dèche
Il a suffit que la mistoufle
Au creux de mon lit s'emmitoufle
Pour que mes joues au teint de pêche
Si fraîches, se sèchent
C'est le temps de la purée
Qui m'a fait, qui m'a fait si léger
Car pour lui moi je n'étais, je n'étais
Qu'un pigeon à plumer
Il a suffit que la mistoufle
Vint me caresser de son souffle
Pour changer au clair de la lune
Mes tunes en prunes
Le bifteck qu'on fait
Avec d'la vache enragée
Faut avoir un bec d'acier
Pour le mastiquer
Quand on a l'appétit d'un lion
La force de Sanson
On s'en fait des indigestions
A discrétion
Celui qui f'rait rimer ripaille
Avec purée, avec mouscaille
On devrait lui couler sa tronche
En bronze, au gonze
Pour mes repas problématiques
J'ai l'estomac philosophique
Et ma mâchoire en mosaïque
Mastique des briques
C'est le temps de la purée
Qui m'a fait, qui m'a fait si léger
Car pour lui, moi je n'étais, je n'étais
Qu'un pigeon à plumer
Celui qui invent'rait l'omelette
Sans œufs sans beurre sans allumettes
Je jure de lui dédier un hymne
En rimes sublimes
En espérant qu'un jour
La mistoufle passe son tour
Au coin d'un bois se fera prendre
Et pendre
Bien court