15/01/2019

Funérailles !

Voilà une interjection que j'utilise de temps en temps pour marquer mon étonnement, la déception ou l'exaspération.


Les funérailles sont les cérémonies accomplies pour rendre les derniers devoirs, les honneurs suprêmes à la dépouille de quelqu'un d'exceptionnel, comme ce fut le cas, par exemple, pour les funérailles nationales de Victor Hugo en 1885. (Sans oublier Djony...)



Georges Brassens a regretté les funérailles d'antan: 


Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain
De bonne grâce ils en f'saient profiter les copains
" Y a un mort à la maison, si le coeur vous en dit
Venez l'pleurer avec nous sur le coup de midi... "
Mais les vivants aujourd'hui n'sont plus si généreux
Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux
C'est la raison pour laquell', depuis quelques années
Des tas d'enterrements vous passent sous le nez (bis)

Mais où sont les funéraill's d'antan ?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères
Qui suivaient la route en cahotant
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prospères
Quand les héritiers étaient contents
Au fossoyeur, au croqu'-mort, au curé, aux chevaux même
Ils payaient un verre
Elles sont révolues
Elles ont fait leur temps
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres
On ne les r'verra plus
Et c'est bien attristant
Les belles pompes funèbres de nos vingt ans

Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert
Emportent les trépassés jusqu'au diable vauvert
Les malheureux n'ont mêm' plus le plaisir enfantin
D'voir leurs héritiers marron marcher dans le crottin
L'autre semain' des salauds, à cent quarante à l'heur'
Vers un cimetièr' minable emportaient un des leurs
Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis
On s'aperçut qu'le mort avait fait des petits (bis)

Mais où sont les funéraill's d'antan ? 
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards 
De nos grands-pères, 
Qui suivaient la route en cahotant, 
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées 
Ronds et prospères... 
Quand les héritiers étaient contents, 
Au fossoyeur, au croque-mort, au curé, aux chevaux même, 
Ils payaient un verre. 
Elles sont révolu's, 
Elles ont fait leur temps, 
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres, 
On ne les r'verra plus, 
Et c'est bien attristant, 
Les belles pompes funèbres de nos vingt ans. 

Plutôt qu'd'avoir des obsèqu's manquant de fioritur's
J'aim'rais mieux, tout compte fait, m'passer de sépultur'
J'aim'rais mieux mourir dans l'eau, dans le feu, n'importe où
Et même, à la grand' rigueur, ne pas mourir du tout
O, que renaisse le temps des morts bouffis d'orgueil
L'époque des m'as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil
Où, quitte à tout dépenser jusqu'au dernier écu
Les gens avaient à coeur d'mourir plus haut qu'leur cul (bis)

Mais où sont les funéraill's d'antan ?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères,
Qui suivaient la route en cahotant,
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prospères...
Quand les héritiers étaient contents,
Au fossoyeur, au croque-mort, au curé, aux chevaux même,
Ils payaient un verre.
Elles sont révolu's,
Elles ont fait leur temps,
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres,
On ne les r'verra plus,
Et c'est bien attristant,
Les belles pompes funèbres de nos vingt ans.




Personnellement, quand viendra mon heure, j'aimerais bien qu'on joue cette musique de funérailles à la mode polonaise :







Komu dzwonią temu dzwonią   (les cloches sonnent pour annoncer un décès)
Mnie nie dzwoni żaden dzwon    (pour moi, aucune cloche ne sonne)
Bo takiemu pijakowi    (car un tel ivrogne)
Jakie życie taki zgon   (finit comme il a vécu)

W piwnicy mnie pochowajcie    (cachez-moi dans la cave)
W piwnicy mi kopcie grób   (creusez-y ma tombe)
A głowę mi obracajcie    (et mettez moi la tête)
Tam gdzie jest od beczki szpunt    (près de la bonde d'un tonneau)

Kśiędza do mnie nie wołajcie    (n'appelez pas le curé pour moi)
Niech nie robi zbędnych szop    (pas besoin de discours inutiles)
Tylko ty mi przyjacielu    (mais toi, mon ami)
Spirytusem głowę skrop   (verse moi seulement un peu de gnôle sur la tête)

W jedną rękę kielich dajcie    (mettez-moi un verre dans une main)
W drugą rękę wina dzban    (et un pichet de vin dans l'autre main)
I na demną zaśpiewajcie    (et chantez pour moi)
Umarł pijak, ale Pan    (un ivrogne est mort, mais c'était un seigneur)



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