Film de Peter Glenville, sorti en 1967, adapté du roman de Graham Greene publié l’année précédente.
L'atmosphère du roman y est admirablement rendue.
Brown, Jones et Smith (qui portent les noms les plus communs chez les Anglo-Saxons et suggèrent un curieux anonymat) sont les "comédiens" de cette histoire. Ils se sont rencontrés à bord du Medea, un navire hollandais se rendant à destination de Haïti alors sous la dictature de "Papa Doc", François Duvallier et ses Tontons Macoutes.
Brown revient des Etats-Unis où il a tenté sans succès de vendre son hôtel de Port-au-Prince. Fatigué et désabusé, il est l’amant de Martha Pineda, l'épouse d'un ambassadeur sud-américain.
Smith, qui fut candidat à la Présidence des Etats-Unis en 1948, est un doux rêveur optimiste qui veut créer avec son épouse un centre végétarien en Haïti...
Quant au "Major" Jones, c’est un personnage sympathique mais les histoires qu’il raconte sur ses exploits ne sont pas très crédibles...
Ces "comédiens" vont se retrouver en Haïti où ils vont vivre, malgré eux, la tragédie des maquisards rebelles. Un constat cruel, d'une densité implacable et à l'interprétation subtile, sur les abus d'un pouvoir fondé sur la terreur.
Me trouvant au Dahomey pendant le tournage de certaines scènes du film, j’ai eu le plaisir, l'honneur et l’avantage de rencontrer Elizabeth Taylor, l’actrice à la sensualité débordante, et d'en tomber platoniquement amoureux (Burton veillait au grain...)…
L'année suivante, lors de la sortie du film, je séjournais en Haïti ...
... où le film et le bouquin de Graham Greene étaient naturellement interdits.