Au XIX° siècle on appelait "bougnats" ou "bistrots" les Auvergnats montés à Paris pour fuir la misère qui régnait alors sur les terres pauvres du Massif central. Là ils s'établirent marchands de vin, marchands de bois ou de charbon livré à domicile. Par extension, le mot "bistrot" désignera les débits de boissons petits et modestes que certains ouvrirent à proximité des usines pour attirer la clientèle ouvrière et dans les quartiers populaires parisiens (synonyme troquet).
Dans un coin pourri
Du pauvre Paris
Sur une place
L'est un vieux bistrot
Tenu pas un gros
Dégueulasse
Si t'as le bec fin
S'il te faut du vin
De première classe
Va boire à Passy
Le nectar d'ici
Te dépasse
Mais si t'as le gosier
Qu'une armure d'acier
Matelasse
Goûte à ce velours
Ce petit bleu lourd
De menaces
Tu trouveras là
La fine fleur de la
Populace
Tous les marmiteux
Les calamiteux
De la place
Qui viennent en rang
Comme des harengs
Voir en face
La belle du bistrot
La femme à ce gros
Dégueulasse
Que je boive à fond
L'eau de toutes les fon-
-Taines Wallace
Si, dès aujourd'hui
Tu n'es pas séduit
Par la grâce
De cette jolie fée
Qui, d'un bouge, a fait
Un palace
Avec ses appas
Du haut jusqu'en bas
Bien en place
Ces trésors exquis
Qui les embrasse, qui
Les enlace
Vraiment, c'en est trop
Tout ça pour ce gros
Dégueulasse
C'est injuste et fou
Mais que voulez-vous
Qu'on y fasse
L'amour se fait vieux
Il a plus les yeux
Bien en face
Si tu fais ta cour
Tâche que tes discours
Ne l'agacent
Sois poli, mon gars
Pas de geste ou ga-
-Re à la casse
Car sa main qui claque
Punit d'un flic-flac
Les audaces
Certes, il n'est pas né
Qui mettra le nez
Dans sa tasse
Pas né, le chanceux
Qui dégèlera ce
Bloc de glace
Qui fera dans le dos
Les cornes à ce gros
Dégueulasse
Dans un coin pourri
Du pauvre Paris
Sur une place
Une espèce de fée
D'un vieux bouge, a fait
Un palace
