19/08/2023

L'Afrique noire est mal partie

 


Ce livre de René Dumont avait fait scandale au moment de sa parution en 1962. Ingénieur agronome, l'auteur y dressait un constat peu encourageant de l’Afrique sub-saharienne qu’il parcourait et observait alors.

Où en est l'Afrique 60 ans plus tard ?


Contrairement à ce que l'on peut lire et entendre, la France n'est pas coupable de tous les maux qui frappent ses anciennes colonies d'Afrique. Depuis leur indépendance, 200 coups d’État ont déstabilisé l’Afrique. La corruption généralisée, les rivalités tribales et l’incompétence des élites autoproclamées sont les véritables fléaux qui rongent l’Afrique. 
Il est grotesque de faire porter le chapeau à la France et d’en revenir à l’éternel refrain de la colonisation pour exonérer les leaders africains de leurs tares. La colonisation fut avant tout, pour la IIIe République, une œuvre civilisatrice et une compétition de conquêtes territoriales entre puissances européennes, toujours rivales. 


L’Afrique, les Européens l’ont entièrement construite de A jusqu’à Z. En arrivant sur le continent africain, ils ont trouvé des guerres tribales ancestrales, des famines chroniques, des épidémies dévastatrices, l'esclavage, le cannibalisme et les sacrifices humains. Ces fléaux ont tous été éradiqués.
En 1960, le niveau de vie des Africains était supérieur à celui des Asiatiques, hors Japon. En 2023, le niveau de vie en Asie est trente fois supérieur à celui de l’Afrique, bien que ce continent possède les plus grandes richesses minières de la planète.
À qui la faute ?
Si en Afrique, l’esprit tribal prévaut sur le sens de l’État, ce n’est pas la faute de la France. On compte au bas mot 10 000 tribus, dont les principales entretiennent des rivalités ancestrales. Il ne faut donc pas s’étonner que les coups d’État prévalent sur les règles démocratiques que l’Occident croit naïvement pouvoir imposer. Nos soi-disant valeurs morales et humanistes ne pèsent rien sur ce continent, régi avant tout par les traditions tribales qui remontent à la nuit des temps.
Il n’y a qu’en Afrique subsaharienne et au Maghreb que le faux prétexte de la colonisation permet aux régimes en place de s’exonérer de leurs tares et du ratage complet de l’indépendance. En 60 ans ils ont dilapidé le fabuleux héritage colonial et nous font encore porter le chapeau de leurs échecs. Mais des pays comme le Vietnam, le Cambodge ou le Laos, eux aussi colonisés par la France, eux aussi frappés par la guerre, ne passent pas leur temps à faire notre procès. Ils travaillent, ils avancent et regardent le futur sans se retourner sur un passé révolu.
Les 3/4 de la population africaine n’ont pas connu la colonisation. Qu’on cesse de leur dire que leurs misères sont la faute de la France ! En 60 ans, l’Asie a rattrapé, voire dépassé l’Occident, mais l’Afrique a largement régressé. C’est d’abord le problème des Africains, pas le nôtre.
Oui, vraiment, le drame de l’Afrique, ce sont les Africains eux-mêmes. Et faire le procès de la France ne changera rien. L’Afrique monopolise l’essentiel de l’aide internationale, mais ne monte toujours pas dans le train du progrès.

Avec mes remerciements à Jacques Guillemain