Tous les hommes sont égaux devant la mort... Personne, en effet, ne peut éviter cette échéance fatale...
L'égalité devant la mort
Pourquoi, chétif laboureur,
Trembles-tu d’un empereur
Qui doit bientôt, légère ombre
Des morts accroître le nombre ?
Ne sais-tu qu’à tout chacun
Le port d’enfer est commun
Et qu’une âme impériale
Aussi tôt là-bas dévale
Dans le bateau de Charon
Que l’âme d’un bûcheron ?
Courage, coupeur de terre !
Ces grands foudres de la guerre
Non plus que toi n’iront pas,
Armés d’un plastron, là-bas,
Comme ils allaient aux batailles ;
Autant leur vaudront leurs mailles,
Leurs lances et leur estoc
Comme à toi vaudra ton soc.
Pierre de Ronsard