C'était le surnom donné à Louise Labé, née en 1524 à Lyon et décédée en 1566 à Parcieux-en-Dombes.
Fille d'un cordier lyonnais qui travaillait le lin, la soie, et le chanvre, elle passait pour être très belle, fine, sensible, volontaire et cultivée. Sa beauté fut célébrée par Clément Marot dans une épigramme célèbre commençant par ces vers :
Louïze est tant gracieuse et tant belle,
Louïze à tout est tant bien avenante,
Louïze ha l’œil de si vive esticelle,
Louïze ha face ou corps tant convenante…
Ayant épousé Ennemond Perrin, un riche marchand de cordes, la belle Cordière sera une femme aimante et fidèle avant de devenir une veuve coquette puis une séduisante galante qui mènera une vie aventureuse.
Elle sera alors l'égérie de "l'Ecole lyonnaise" avec ses écrits, sonnets et élégies, souvent inspirés de Pétrarque et d’Ovide, où elle exprimait les tourments de la passion amoureuse.
Sonnet de la belle cordière
Las ! cettui jour, pourquoi l’ai-je dû voir,
Puisque ses yeux allaient ardre mon âme ?
Doncques, Amour, faut-il que par ta flamme
Soit transmué notre heur en désespoir !
Si on savait d’aventure prévoir
Ce que vient lors, plaints, poinctures et blâmes ;
Si fraîche fleur évanouir son
Et que tel jour fait éclore tel soir ;
Si on savait la fatale puissance,
Que vite aurais échappé sa présence !
Sans tarder plus, que vite l’aurais fui !
Las, Las ! que dis-je ? O si pouvait renaître
Ce jour tant doux où je le vis paraître,
Oisel léger, comme j’irais à lui !
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La belle Cordière est restée l'une des gloires lyonnaises...
"La belle cordière", portail du Palais St-Pierre Lyon |