27/02/2020

Bonjour beau rossignol sauvage...♫

Oiseau passériforme (passereaux) de petite taille, au chant très harmonieux, le rossignol ordinaire ou philomèle niche dans les bosquets et les fourrés.














Je me souviens encore des paroles de la "Chanson du rossignol sauvage" que notre professeur de musique, le père Larchet surnommé Bitos, nous avait apprise à l'école communale :





Bonjour beau rossignol sauvage,
Vers quel pays avais-tu fui ?
Je te croyais mort en voyage
Dans le  combat de Gibraltar.
Mais tu reviens chanter ici,
Oiseau volage,
En entendant ton chant la nuit,
Mon cœur frémit.

Ah monsieur quelle gentillesse
D'avoir gardé mon souvenir,
En retour je fais la promesse
D'habiter tout l'été ici.
En votre honneur, ô doux serment,
Je chanterai mes belles chansons,
Le jour, la nuit, dans les buissons. 



***


Je pense qu'il s'agissait d'une adaptation par le père Bitos d'une aubade provençale initialement chantée sur l'air de "Magali" dont le texte a été retrouvé par Marina, l'une de mes lectrices que je remercie vivement, à la page 349 des "Mémoires et souvenirs" de Frédéric Mistral :


- Bonjour, gai rossignol sauvage, 
Puisqu’en Provence te voilà ! 
Tu aurais pu prendre dommage 
Dans le combat de Gibraltar 
Mais puisqu’enfin je t’ai ouï, 
Ton doux ramage, 
Mais puisqu’enfin je t’ai ouï, 
M’a réjoui. 

– Vous avez bonne souvenance,
Monsieur, pour ne pas m’oublier ; 
Vous aurez donc ma préférence, 
Ici je passerai l’été, 
Je répondrai à votre amour 
Par mon ramage 
Et je vais chanter nuit et jour 
Aux alentours. 

– Je te donne la jouissance, 
L’avantage de mon jardin ; 
Au jardinier je fais défense 
De te donner aucun chagrin, 
Tu pourras y cacher ton nid 
Dans le feuillage 
Et tu te trouveras fourni 
Pour tes petits. 

– Je le connais à votre mine, 
Monsieur, vous aimez les oiseaux ; 
J’inviterai la cardeline. 
Pour vous chanter des airs nouveaux. 
La cardeline a un beau chant, 
Quand elle est seule ; 
Elle a des airs sur le plain-chant 
Qui sont charmants. 

Jusque vers le mois de septembre 
Nous serons toujours vos voisins. 
Vous aurez la joie de m’entendre 
Autant le soir que le matin. 
Mais lorsqu’il faudra s’envoler 
Quelle tristesse ! 
Tout le bocage aura le deuil 
Du rossignol. 

– Monsieur, nous voici de partance ; 
Hélas ! c’est là notre destin. 
Lorsqu’il faut quitter la Provence,
Certes, ce n’est pas sans chagrin. 
Il nous faut aller hiverner 
Dedans les Indes ; 
Les hirondelles, elles aussi, 
Partent aussi. 

– Ne passez pas vers l’Amérique. 
Car vous pourriez avoir du plomb 
Du côté de la Martinique 
On tire des coups de canon. 
Depuis longtemps est assiégé 
Le roi d’Espagne : 
De crainte d’y être arrêtés, 
Au loin passez. 


 ***