03/11/2020

La fille de Londres ♫

C'était l'un des grands succès des années 50. Pierre Mac Orlan  (1882-1970) en avait écrit les paroles sur une musique de Verschueren Marceau. La chanson a été interprétée pour la première fois en 1952 par Germaine Montero, accompagnée à la guitare par Henri Crolla et par Philippe Gérard au piano.




Un rat est venu dans ma chambre
Il a rongé la souricière
Il a arrêté la pendule
Et renversé le pot à bière
Je l'ai pris entre mes bras blancs
Il était chaud comme un enfant
Je l'ai bercé bien tendrement
Et je lui chantais doucement
Dors mon rat mon flic dors mon vieux Bobby
Ne siffle pas sur les quais endormis
Quand je tiendrai la main de mon chéri

Un chinois est sorti de l'ombre
Un chinois a regardé Londres
Sa casquette était de marine
Ornée d'une ancre coralline
Devant la porte de Charlie
A Pennyfields j'lui ai souri
Dans le silence de la nuit
En murmurant je lui ai dit
Je voudrais je voudrais je n'sais trop quoi
Je voudrais ne plus entendre ma voix
J'ai peur j'ai peur de toi j'ai peur de moi

Sur son maillot de laine bleue
On pouvait lire en lettres rondes
Le nom d'une vieille compagnie
Qui paraît-il fait l'tour du monde
Nous sommes entrés chez Charlie
A Pennyfields loin des soucis
Et j'ai dansé toute la nuit
Avec mon chinetoque ébloui
Et chez Charlie il faisait jour et chaud
Ted jouait Daisy Belle sur son vieux piano
Un piano avec des dents de chameau

J'ai conduit le chinois dans ma chambre
Il a mis le rat à la porte
Il a remonté la pendule
Il a rempli le pot à bière
Je l'ai pris dans mes bras tremblants
Pour le bercer comme un enfant
Il s'est endormi sur le dos
Alors j'lui ai pris son couteau
C'était un couteau perfide et glacé
Un sale couteau rouge de vérité
Un sale couteau rouge ... sans spécialité




Personnellement, cette chanson me rappelle immanquablement mon premier séjour à Londres...