02/09/2023

Fin de la dynastie Bongo ?

Il y a d'abord eu ce Bongo-ci...


Albert-Bernard Bongo, né en 1935, président du Gabon de 1967 à sa mort en 2009. Installé au pouvoir par Foccard pour succéder au "vieux" Léon MBa, il deviendra El Hadj Omar Bongo après s'être converti à l'islam en 1973 pour plaire aux musulmans de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dont le Gabon faisait partie, tout en restant à l'intérieur du pré carré français. C'est Bongo qui aurait dit à l'époque "L'Afrique sans la France, c'est la voiture sans le chauffeur. La France sans l'Afrique, c'est une voiture sans carburant".
Surnommé "chef suprême des pygmées de Gabon" en raison de sa petite taille (1,51 m)  le mollah Omar n'en était pas moins un chaud lapin puisqu'il aurait eu 54 enfants de 33 femmes différentes dont 2 seulement avaient été épousées civilement. Mais avant tout, il aimait les jolies blondes à peau blanche. Aussi, quand il commandait ses costumes chez le grand couturier Francesco Smalto, le président de la République gabonaise insistait pour se faire livrer par une jolie femme blonde avec laquelle il passerait ensuite un moment...
Immensément riche, Omar Bongo fut impliqué dans les affaires Elf et des biens mal acquis.   




... puis il y eut ce Bongo-là...


Alain-Bernard Bongo, né en 1959, devenu Ali Bongo quand son père convertit la famille à l'islam en 1973.
Dans sa jeunesse, il ne se voyait alors pas une carrière politique. Partageant une enfance dorée entre le Gabon et l'Europe, il fit des études au collège Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine avant d'entamer des études de droit à la Sorbonne. Puis à 18 ans, devenu un jet-setteur passionné de musique, il se rêva en "James Brown gabonais". 



Mais en 1989, son président de père lui offrit, à 29 ans, le poste de ministre des Affaires étrangères, puis dix ans plus tard le stratégique portefeuille de la Défense, qu'il occupera jusqu'en 2009.




Un grand ami de Macron...


Et puis le mercredi 30 août 2023, des militaires ont annoncé mettre "fin au régime en place" au Gabon. Un coup d'Etat contre le président sortant Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans...
Très présente dans ce pays riche en pétrole, la France dit suivre la situation avec "la plus grande attention" et "condamne" cette tentative de renversement du pouvoir. Le putsch menace-t-il, comme celui du Niger, la présence française dans le pays et la relation très privilégiée entre Paris et Libreville ?


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Sylvia et Ali Bongo

Ali Bongo, Edouard Valentin et Sylvia Bongo-Valentin

Sylvia et son père Edouard Valentin





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"Dès le lendemain du coup d'Etat, les militaires ont arrêté l'un des fils du président déchu, Noureddin Bongo Valentin, et six autres jeunes membres de la garde rapprochée du chef de l'Etat et de son épouse Sylvia Bongo, les montrant à la télévision, lors de perquisitions à leurs domiciles, au pied de malles, valises et sacs débordant de billets de banque pour l'équivalent de centaines de millions d'euros.
Et, comme le faisait l'opposition depuis plusieurs années, les putschistes ont accusé Sylvia et son fils Noureddin d'avoir été les "véritables dirigeants du pays" et au cœur d'un gigantesque réseau de corruption, en manipulant notamment le chef de l'Etat qui, lui, n'a pas le statut de détenu.
Ses avocats parisiens ont annoncé que Sylvia Bongo était "détenue au secret" et "arbitrairement" quelque part au Gabon.
Noureddin Bongo et les six autres membres dits de la "Jeune garde" du palais présidentiel, sont détenus notamment pour "haute trahison, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants".
Ali Bongo avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait depuis plus de 41 ans ce petit Etat parmi les plus riches d'Afrique grâce à son pétrole mais où un tiers des habitants vivent sous le seuil de pauvreté."
Le Point 06/09/2023