En souvenir du père Courtois, un ancien de la CFCO, qui m'avait fait découvrir ses trésors dans son musée personnel à Pointe-Noire, et dont je me suis inspiré dans ce passage de mon roman Escales africaines :
Le vieil homme aux cheveux blancs et au nez busqué qui les reçut vivait dans un véritable musée africain qu'il avait constitué au fil des années avec celle qu'il appelait pudiquement et un peu hypocritement sa ménagère. Rosalie, c'était le nom de la Batéké pur sucre, petite bonne femme très vive, toujours souriante. Ils étaient ensemble depuis kalakala, mot signifiant au Congo "depuis la nuit des temps". Rosalie adorait son Blanc.
- Salut Messieurs ! Vous voulez voir mes nègreries, je suppose.
Ce que le vieillard appelait ainsi était une formidable collection d'art tribal, masques, fétiches et statuettes. Ces objets que les missionnaires confisquaient quand ils faisaient leur propagande et qu'ils revendaient à des amateurs, comme le père Langlois, après les avoir échangés contre des crucifix en plâtre peinturluré.
Fétiche Vili (Pointe-Noire, Congo) |