14/07/2018

La Victoire en chantant



Premier film de Jean-Jacques Annaud, réalisé en 1976, avec Jean Carmet, Jacques Dufilho, Catherine Rouvel et Dora Doll. 
Quand il reçut l'Oscar du meilleur film étranger en 1977, le public pensait que le réalisateur était un Noir, le film concourant sous le pavillon de la Côte d'Ivoire qui avait participé à 51% de son budget. 
Le titre est emprunté au "Chant du départ" que l'on entend pendant le générique, puis chanté par la troupe de militaires noirs.


L'action se passe en Afrique-Équatoriale française, à la frontière du Kamerun allemand, début 1915. Les postes militaires des deux nations ignorant tout de la guerre qui sévit en Europe, cohabitent en trompant courtoisement leur ennui. Le poste allemand, plus petit, vient se ravitailler auprès d'une épicerie du poste français tenue par Paul Rechampot (Jacques Dufilho). 



Les missionnaires ne sont intéressés que par la propagation de la foi à tout prix...


Les militaires français commandés par le sergent Bosselet (Jean Carmet) ont enrôlé des indigènes pour constituer des troupes de tirailleurs au cas-où. 



Jusqu'au jour où éclate la nouvelle venue d'Europe : la guerre est déclarée ! 

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La "Victoire en chantant" c'est par ailleurs les premiers mots d'un chant révolutionnaire écrit par Étienne Nicolas Méhul pour la musique sur des paroles de Marie-Joseph Chénier.



Connu sous le titre "Le Chant du Départ", cet hymne à la liberté contre toute forme de despotisme a été pour la toute première fois exécuté à Fleurus afin de célébrer la victoire sur les coalisés. 
Le Comité de Salut Public demanda son exécution le 14 juillet 1794 pour célébrer l'anniversaire de la Prise de la Bastille. 



Le chant a survécu à la Révolution et au Premier Empire et a été repris avec la Marseillaise par les révolutionnaires de 1830, 1848, 1871. Après cette date, il a quitté le registre strictement révolutionnaire pour devenir un hymne cocardier puis une marche militaire au sein de l'armée française, notamment à partir de 1914.