C’est le nom donné en Afrique noire à la "mère des eaux", déesse qui symbolise aussi bien la mer nourricière que l'océan destructeur. Mamy Watta est avant tout une divinité éwé, dont le culte est très présent sur la côte atlantique du Togo, mais également au Nigeria, au Cameroun, au Gabon et au Congo-Brazzaville, ainsi que dans la tradition du vaudou Haïtien.
Mamy Watta est souvent représentée en peinture ou en sculpture sous les traits d'une sirène ou d'une belle jeune femme blanche et blonde brandissant des serpents, à laquelle rêvent
tous les Africains et qui les rend fous d'amour lorsqu'ils la
rencontrent...
La première fois que j'ai entendu parler de la Mamy Watta c'était en 1964 à Douala, au Cameroun. On disait que cette divinité aquatique hantait le Wouri, qu'elle vivait dans une cité sous-marine où elle retenait prisonniers tous ceux qui se perdaient sur le fleuve.
Et tout en la craignant, les pêcheurs et les piroguiers de la région semblaient attirés par cette Mamy Watta du folklore local qui ne devait être en fait qu'un lamentin, un mammifère sirénien, une sorte de vache marine.
Et tout en la craignant, les pêcheurs et les piroguiers de la région semblaient attirés par cette Mamy Watta du folklore local qui ne devait être en fait qu'un lamentin, un mammifère sirénien, une sorte de vache marine.
Quelques mois plus tard, me trouvant à Bitam, au nord du Gabon, il m'a été donné de voir, sur l'écran tendu entre deux cocotiers d’un cinéma de brousse géré par les missionnaires du coin, un film qui avait fait un flop à Cannes et était ensuite sorti discrètement au Lord Byron à Paris sous le titre "La cage". Initialement intitulé "Mamy Watta", ce film réalisé par Robert Darène en 1962 avait pour interprète principale la belle Marina Vlady qui venait d'épouser Jean-Claude Brouillet, un pilote propriétaire de la compagnie Trans-Gabon.