Nous étions deux garçons, deux filles
Sur un petit youyou de bois
Il s'appelait Nina gentille
Et nous allions à Cuba
De Miami jusqu'aux Antilles
Par calme plat, c'est à deux pas
Nous étions deux garçons, deux filles
Et nous allions à Cuba
Le vent chantait dans la voile
Tous quatre, nous étions heureux
Dans le sillage des étoiles
Tout semblait merveilleux
Sur les vagues, comme une anguille
Glissait notre jolie Nina
Le ciel sentait bon la vanille
Et, joyeux, nous allions à Cuba
Aïe, mais soudain, aïe aïe aïe
Un récif de corail
Bouscula l'esquif et le gouvernail
Et nous voilà tous à l'eau
Nageant vers un îlot parmi les cachalots
Nous étions deux garçons, deux filles
Notre cas devint délicat
Nous étions perdus sur une île
Et nous allions à Cuba
Chacun fit ça dans sa coquille
Un jour, deux jours et puis voilà
Mais pourquoi vos yeux s'écarquillent ?
Oh! Qu'allez-vous penser-là !
A vivre ainsi en sauvages
Chacun de nous s'apprivoisa
Et le vieux sorcier d'un village
Un soir, nous maria
Un an après ces peccadilles
Un grand bateau nous délivra
Nous étions trois garçons, trois filles
Et, joyeux, nous allions à Cuba
Nous sommes trois garçons, trois filles
Sur un nouveau youyou de bois
Il s'appelle Nina gentille
Et demain, nous serons à Cuba
Chanson de Jean Sablon (1951) dont Philippe Labro, dans son roman "Un début à Paris", jugeait le texte "... obscur et prodigieusement imbécile..." (ce qui n'engageait que lui).