C'est sous ce nom d'auteur que "L'homme à la colombe", un roman satirique visant l'ONU, a été publié chez Gallimard en 1958.
En fait, le véritable auteur n'était autre que Romain Gary qui, étant membre de la délégation française aux Nations Unies, s'était senti tenu, par obligation de réserve, de prendre un nom d'emprunt.
Gary n'était-il guidé à l'époque que par ce seul motif ? On peut en douter, vu son utilisation des pseudonymes de Shatan Bogat puis d'Emile Ajar pour des publications ultérieures... J'ignore où et comment le nom de Fosco Sinibaldi a été trouvé, quoi qu'il en soit, j'en aime bien les initiales...
Gary n'était-il guidé à l'époque que par ce seul motif ? On peut en douter, vu son utilisation des pseudonymes de Shatan Bogat puis d'Emile Ajar pour des publications ultérieures... J'ignore où et comment le nom de Fosco Sinibaldi a été trouvé, quoi qu'il en soit, j'en aime bien les initiales...
De son vivant, Romain Gary n'aurait pas cru devoir reconnaître la paternité de "L'homme à la colombe". Mais après sa mort, un exemplaire de son roman, partiellement réécrit et abondamment corrigé de sa main, fut retrouvé par Gallimard dans ses papiers. Une nouvelle version sera alors rééditée en 1984.
L'histoire : Johnnie, jeune cow-boy texan, fils d’un magnat du pétrole, se passionne durant ses études pour les valeurs d’idéalisme incarnées par l’ONU. Grâce à l’aide de complices, il décide de s’installer dans une pièce perdue par les architectes du prestigieux immeuble new-yorkais. De son repère, il peut suivre l’intégralité des débats. Très vite cependant, profondément déçu par les impostures de cette institution et les échanges qui ne débouchent sur rien, il décide de ridiculiser l’Organisation aux yeux du monde entier.
Extrait choisi :
"Le secrétaire général Traquenard ne paraissait pas rassuré.- Quand même, ne serait-ce qu’au point de vue de la sécurité, cela me paraît extrêmement inquiétant. Nous avons parmi les délégués de puissants dictateurs qui ont exterminé des populations entières et nous devons assurer leur protection. Cet homme est peut-être un dangereux illuminé. Il croit peut-être vraiment aux Nations-Unies ! Qui sait s’il n’ira pas jeter une bombe en plein Conseil de Sécurité ou dans l’Assemblée ?- Eh bien ?- Comment, eh bien ? Vous voyez ça, un attentat aux Nations-Unies ?- Cela prouvera à ceux qui en doutent qu’on nous prend au sérieux.Traquenard parut très frappé par cet argument.- Alors, on fait comme d’habitude ?- Cela me paraît évident.- Pas de décision ?- Pas de décision.- Bon. Dans ce cas, passons à l’examen des autres problèmes..."
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