Cette chanson, l'une des premières de Pierre Vassiliu (qui ne portait pas encore la moustache), a été écrite en 1962 à son retour du service militaire effectué pendant vingt-sept mois en Algérie.
Comme de bien entendu, la chanson fut alors interdite de passage à la radio et à la télé...
Y avait la femme d'un militaire qui faisait collection d'képis
Y avait des blancs, des rouges, des verts, c'en était de biens beaux bibis
C'est la femme du sergent qui pour gagner beaucoup d'argent
Levait la jambe à tour de bras quand son mari n'était pas là
Lui dépensait sa solde à boire faut dire que c'était son métier
Aussi le soir fallait le voir parler d' l'Indo et d' la Corée
Y avait des blancs, des rouges, des verts, c'en était de biens beaux bibis
C'est la femme du sergent qui pour gagner beaucoup d'argent
Levait la jambe à tour de bras quand son mari n'était pas là
Lui dépensait sa solde à boire faut dire que c'était son métier
Aussi le soir fallait le voir parler d' l'Indo et d' la Corée
J'étais dans les rizières j'avais deux hommes à moi
L'un tenant la bannière l'autre me tenant moi
L'un tenant la bannière l'autre me tenant moi
Elle répétait les mots d'amour qu' son mari lui avait appris
c'est pour ça qu'elle disait toujours "feu à volonté" toute la nuit
C'est la femme du sergent qui pour gagner beaucoup d'argent
Levait la jambe à tour de bras quand son mari n'était pas là
Lui dépensait sa solde à boire faut dire que c'était son métier
Aussi le soir fallait le voir parler d' l'Indo et d' la Corée
J'étais dans les rizières j'avais trois femmes à moi
On n' faisait pas d'manière un coup j'te vois ou j'te vois pas
c'est pour ça qu'elle disait toujours "feu à volonté" toute la nuit
C'est la femme du sergent qui pour gagner beaucoup d'argent
Levait la jambe à tour de bras quand son mari n'était pas là
Lui dépensait sa solde à boire faut dire que c'était son métier
Aussi le soir fallait le voir parler d' l'Indo et d' la Corée
J'étais dans les rizières j'avais trois femmes à moi
On n' faisait pas d'manière un coup j'te vois ou j'te vois pas
Pour recevoir ses p'tits amis elle cachait tous ses képis
mettait une robe de chambre kaki et se couchait en chien d'fusil
C'est la femme du sergent qui pour gagner beaucoup d'argent
Levait la jambe à tour de bras quand son mari n'était pas là
Lui dépensait sa solde à boire faut dire que c'était son métier
Aussi le soir fallait le voir parler d' l'Indo et d' la Corée
J'étais dans les rizières j'avais cent hommes à moi
Le flingue en bandoulière on courait au trépas
Un soir d'ivresse elle mourut sous c'lui qu'elle app'lait Charles Martel
Un trois-étoiles plutôt foutu qui n'l'envoya qu'au premier ciel
C'est la femme du sergent qui pour gagner beaucoup d'argent
Levait la jambe à tour de bras quand son mari n'était pas là
Lui dépensait sa solde à boire faut dire que c'était son métier
Aussi le soir fallait le voir parler d' l'Indo et d' la Corée
J'étais dans les rizières j'avais deux hommes à moi
on marchait à la bière et c'était mieux comme ça
Un trois-étoiles plutôt foutu qui n'l'envoya qu'au premier ciel
C'est la femme du sergent qui pour gagner beaucoup d'argent
Levait la jambe à tour de bras quand son mari n'était pas là
Lui dépensait sa solde à boire faut dire que c'était son métier
Aussi le soir fallait le voir parler d' l'Indo et d' la Corée
J'étais dans les rizières j'avais deux hommes à moi
on marchait à la bière et c'était mieux comme ça
Pierre Vassiliu savait manifestement de quoi il parlait en brossant le portrait d'un sous-officier d'active nostalgique de l'Indochine, comme j'en ai connus pendant mon service militaire...
Adjudant-chef Frayssingeas, 8°RIT - Mont-Valérien (1962) |
Le chanteur connaitra par la suite le succès, notamment avec "Qui c'est celui-là", adaptation d'une chanson du Brésilien Chico Buarque en 1973.