20/06/2017

Souvenirs de la Réunion


L'île de la Réunion a d'abord porté le nom d'île Bourbon depuis qu'en 1665 Étienne Regnault y installa les premiers colons de la Compagnie des Indes.


L'île Bourbon fut alors connue comme "aiguade et pays vivrier" pour les voiliers qui, au XVII° siècle, après avoir doublé le Cap, cinglaient vers Pondichéry. De 1715 à 1805, l'ère du café Bourbon provoqua un afflux de colons et vit se multiplier les concessions. Sous l'Empire, la canne à sucre remplaça les caféiers détruits par des cyclones.


Quand je suis venu pour la première fois en 1965 à la Réunion, j'ai été agréablement surpris de trouver une mosaïque de races vivant en bonne intelligence dans cette île surpeuplée. Il y avait bien sûr des descendants des premiers colons français parmi lesquels de nombreuses personnes répondaient aux noms de famille de Hoareau, Rivière ou Fontaine, les patronymes les plus répandus sur l'île. Et il y avait les z'oreils, sobriquet donné aux métropolitains qui travaillaient dans l'administration, se partageaient les professions libérales ou qui étaient simplement de passage ou en vacances.
Venaient ensuite les Malabars, nom donné aux Hindous de religion tamoule brahmanique dont les ancêtres avaient été importés de la côte de Coromandel et de Madras au moment de l'abolition de l'esclavage en 1848. 



La Réunion - Rite tamoul - marche sur le feu

Puis, ceux que l'on appelait les z'arabs, nom donné aux Indiens musulmans ou ismaéliens, bien qu'ils n'aient rien à voir avec l'Arabie puisqu'ils venaient en majorité de Bombay et de l'état de Gujerât, au nord-ouest de l'Inde. De nombreux z'arabs avaient réussi dans le négoce des tissus comme mes clients Ismaël Ravate ou Mamode Badat. 
Il y avait encore les Chinois (Sinwas) qui tenaient souvent le commerce alimentaire. Parmi eux, je me souviens de Fock-Si Mui, un commerçant de la rue Alexis de Villeneuve à Saint Denis, qui m'a offert ce boulier sur lequel il m'avait appris à compter et qui ne m'a pas quitté depuis.



Il y avait encore les Cafres, nom donné aux descendants des anciens esclaves noirs d'origine africaine ou malgache, et il y avait enfin les nombreux métis. 


Et tout le monde parlait un créole que j'ai eu souvent quelques difficultés à comprendre...






A Gillot, l'aéroport de Saint-Denis, je me rappelle avoir reçu un horrible accueil des services de police et de douane lors de mon premier contact avec ce département français... 
Ça c'est heureusement amélioré par la suite, mais j'en ai gardé un souvenir déplaisant.




Saint-Denis, La Réunion - La rue de Paris

Saint-Denis - La Réunion - Hôtel La Bourdonnais

Vue sur Saint-Denis depuis l'hôtel des Relais Aériens de la Montagne





Avec mon meilleur souvenir à Juliana Clain