09/06/2017

Souvenirs de Diego-Suarez

Située à l'extrême nord de Madagascar, dans la plus vaste et la plus belle baie du monde avec celle Rio de Janeiro, Diego-Suarez, base navale évacuée par la France en 1975, était connue de tous les marins du monde. 
 

A l'abri du Cap d'Ambre, cette incomparable baie possède elle aussi son pain de sucre. Dans l’eau… 


La ville devait son nom au capitaine Portugais Diego Diaz qui découvrit accidentellement Madagascar en l'an 1500, et à Hernan Suarez qui reconnut les lieux six ans plus tard.
Dans le cadre de la politique de malgachisation chère à Ratsiraka, Diego-Suarez sera rebaptisée Antsiranana en 1976, mais nombreux sont ceux qui continuent à l'appeler "Diego".
Lors  de mon premier passage en 1965, j'avais pris pension à l'hôtel de la Poste.



Pendant mon séjour, les gérants de l'hôtel, un jeune couple sympathique, m'avaient signalé avoir été questionnés à mon sujet par des barbouzes des Renseignements Généraux tandis que je visitais la clientèle locale. Je n'ai jamais su ce qu'ils me voulaient, mais j'en avais ressenti sur le coup un certain malaise... 


Concernant ma clientèle de Diego-Suarez, en dehors des inévitables Compagnies Lyonnaise et Marseillaise, les importantes maisons de commerce n'étaient pas ici tenues par des Chinois comme à Tamatave mais par des Indiens qui avaient pour noms Moussadjy, Issoufaly Kokar, Akbaraly Mamoudjy, Kassamaly Issadjy ou Boudhabhay. 

 

Je me serais cru à Bombay ou à New Delhi...



... mais j'étais bien à Diego-Suarez.




C'est à Diego-Suarez que j'ai entendu pour la première fois parler de lémuriens par le chauffeur de taxi qui me conduisait à l'aéroport, le jour de mon départ. Je me souviens qu'il les appelait "babakoto" et les considérait comme des fantômes...





Veloma !