Le "wax", de l'anglais "cire" a été ramené en Afrique il y a plus d'un siècle par les esclaves enrôlés dans les troupes coloniales hollandaises qui guerroyaient à Java, Sumatra et Bornéo.
Nederlandsch Indie |
Démobilisés, ils retournèrent dans leur pays, précédés de rumeurs fantastiques. N'avaient-ils pas vaincu des petits hommes jaunes dans des îles peuplées d'animaux inconnus ? D'ailleurs, ils ramenaient des étoffes où toutes ces étrangetés étaient représentées avec les couleurs de la réalité. Le "wax" portait en lui-même sa légende.
Né à Java, imprimé en Europe, adopté par l'Afrique
Le génie d'un négociant de Glasgow, Ebenezer Brown Fleming, fut de comprendre qu'il fallait offrir aux Africains un tissu adapté à leur environnement et que le sarong javanais ferait l'affaire.
Il passa commande à la maison Prévinaire & Co de Haarlem, l'imprimeur d'imitation batik le plus réputé de Hollande à la fin du XIX° siècle. La Gold Coast, rebaptisée Ghana avec l'indépendance, devint le premier marché historique du "wax".
Et Prévinaire & Co est aujourd'hui plus connu sous son nom d'Unilever, l'une des plus puissantes multinationales de la planète.
Jusqu'au début des années 60, Accra, capitale du Ghana, eut le monopole de la vente du "wax" en Afrique et les "mamas" togolaises montaient d'incroyables expéditions à travers la brousse pour ramener du Ghana des cargaisons de coupons de "wax" qui se vendait à prix d'or à Lomé.
A partir de 1965, le Ghana du président N'Krumah a sombré dans l'anarchie économique et politique. Unilever transféra alors son comptoir à Lomé, la capitale d'un pays voisin plus stable.
La fortune des "mamas-Benz" était faite...
Wax présidentiels...
Lors d'un défilé du 1er mai à Bangui |